[mis à jour le 27/02/2024]
À l’image d’un véritable guide, cet article qui regroupe des lieux sélectionnés pour leur intérêt vous accompagneront, avec des explications claires et vérifiées, dans vos vagabondages.
Puisque la rédaction de Coupe File Art n’est pas omnisciente, ces articles sont collaboratifs. En effet, si vous connaissez un lieu que vous jugez remarquable ne figurant pas sur cette page, n'hésitez pas à nous l'envoyer en appuyant votre proposition par des images et quelques explications. Il sera alors ajouté si la qualité est au rendez-vous et votre nom sera bien sûr crédité. De même, si vous souhaitez nous soumettre un département, cela est également possible. Vous pouvez nous écrire à cette adresse : coupe-fileart@protonmail.com.
Que voir dans la Loire ? Les lieux remarquables du patrimoine ligérien.
Assez peu touristique, la région révèle cependant quelques hauts lieux du patrimoine français et de nombreuses petites merveilles cachées qu'il est temps de valoriser. L'article est amené à être complété au fur et à mesure des visites du rédacteur.
Tous les lieux cités sont à également à retrouver sur une carte interactive : https://urlz.fr/nxHv
Ambierle
Située tout au nord du département, la petite ville d'Ambierle est l'un des joyaux de la Loire grâce notamment à son prieuré et à son église qui dépendaient de l'abbaye de Cluny, située à une centaine de kilomètres.
L'église Saint-Martin d'Ambierle : Incontournable
Classée dès 1840, l'église prieurale, anciennement abbatiale, a été édifiée au XVe siècle et présente une toiture caractéristique de la Bourgogne avec des tuiles polychromes vernissées. Si la nef est impressionnante, ce qui fait la richesse de cette église est principalement son mobilier et notamment le fameux Retable de la Passion. Présentée ouverte, visible à travers une grille, cette œuvre anciennement attribuée à Rogier van der Weyden (aujourd'hui attribuée à son atelier) est l'une des plus belles peintures encore in situ en France. Elle fut léguée à l'église par Michel de Chaugy, conseiller de Philippe le Bon en 1476. Il faut également remarquer les stalles de l'église, datées du XVe siècle, et ornées de motifs à l'iconographie intéressante dont par exemple un homme, un femme et un bébé sauvages, représentés les corps couverts de poils.
Pour en savoir plus, se référer à notre article consacré aux retables de Ternant.
Andrézieux-Bouthéon
Château de Bouthéon : à voir
Le château de Bouthéon est un espace hybride mêlant lieu patrimonial, centre d'interprétation du fleuve Loire, espace d'exposition mais aussi jardin avec des animaux . La partie muséale, sans être transcendante, présente des bonnes idées avec une utilisation cohérente des nouvelles technologies. La partie patrimoniale, soit le château des Bourbons, vaut vraiment la visite grâce notamment à sa grande terrasse offrant une vue imprenable sur la plaine. On y trouve deux corps de bâtiment dont un, de style Renaissance, construit par Mathieu de Bourbon à la fin du XVe siècle à son retour d'Italie, qui présente quelques salles intéressantes pour leurs décors sculptés. Néanmoins, certains espaces nuisent à l'ensemble comme l'aquarium hors d'âge dans les caves ou encore la chapelle dont la restauration, lourde, a effacé toute trace du passé au profit d'une "reconstruction" (le terme ne semble pas exagéré à la vue des photos de la "restauration"). Enfin, le jardin ne vaut la visite que pour amuser les enfants et/ou pour la vue de la belle fabrique.
Boën-sur-Lignon
Château – Musée des Vignerons du Forez : à voir.
Disons-le immédiatement, le musée des Vignerons n'est pas ce qui mérite un détour par la belle cité du pays de l'Astrée. La muséographie est largement datée et les collections, celles d'un écomusée, ne présentent pas un grand intérêt patrimonial. Néanmoins, le lieu qui l'accueille, le château, vaut lui la visite. Exemple typique de l'architecture de plaisance du XVIIIe siècle, il est l'oeuvre de l'architecte italien Gabbio pour Jacques-Marie Punctis de la Tour. Si les espaces intérieurs furent largement modifiés, et que presque aucun mobilier ne demeure, il est tout de même possible d'admirer le merveilleux salon rond, sous forme de rotonde à tribune, dont l'esprit renvoie immédiatement aux charmes de l'époque. Enfin, et de façon surprenante, dans l'escalier est accroché une très belle peinture italienne du XVIIe siècle, attribuée au peintre ténébriste Gioacchino Assereto, figurant le Spectre de Samuel apparaissant à Saül, chez la pythonisse d’Endor (1630-1640).
Bourg-Argental
Eglise Saint-André : incontournable
La vision du merveilleux portail roman de l'église Saint-André se mérite. Niché au coeur du Pilat, Bourg-Argental se situe en effet aux confins du département, à près de 45 min au Sud de Saint-Etienne. Cela dit, l'incroyable richesse et la beauté de ce chef-d'œuvre méritent bien la confrontation avec quelques ardus virages. Situé au niveau de l'entrée Est, ce portail daté du XIIe siècle était à l'origine placé à l'opposé côté Ouest. Il fut déplacé au XIXe siècle, sauvegardé par intérêt artistique de la modernisation de l'église romane. Le programme iconographique est d'une grande abondance avec de très nombreux épisodes saints. Son tympan est par exemple orné d'un Christ accompagné du Tétramorphe ainsi que d'une Nativité en sept compartiments. Le plus remarquable sont cependant les chapiteaux qui encadrent la porte avec des scènes d'une technique et d'une beauté transcendantes à l'image de la Pêche miraculeuse ou encore de la représentation de l'Idolâtrie sous les traits de Nabuchodonosor. Sans aucun doute, une des plus belles choses à voir dans le département, et au-delà, en France.
Chambles
Château d'Essalois : en passant par là
Le château d'Essalois, situé sur les hauteurs du lac de Grangent, fait partie de ces ruines médiévales pittoresques largement restaurées au XIXe siècle dont le charme a peu à peu disparu. En effet, sur une base du XIVe siècle, un nouveau château a été construit vers 1580 puis abandonné avant sa "reconstruction" à la fin du XIXe siècle. Aujourd'hui, il accueille une annexe de l'office de tourisme du département, quelques salles de mise en contexte, et c'est tout. Le détour est dispensable sauf si l'on veut profiter d'une jolie vue sur le lac et/ou se restaurer au très sympathique café juste à côté.
Champdieu
Situé au nord de Montbrison, Champdieu est un village charmant avec un très beau centre historique.
Prieuré : à voir
Le prieuré de Champdieu, dont la construction débute à la fin du XIe siècle, est l’un des lieux incontournables du Forez. Il comporte une église romane, datée de cette période, remarquable pour ses très beaux chapiteaux – notamment la sirène à deux queues du portail occidental et les représentations si particulières des figures humaines (nues, corps et membres très élancés, positions non naturelles) – et sa crypte dont les colonnes à hauteur d’homme permettent d’apprécier pleinement l’inventivité du vocabulaire ornemental du roman auvergnat-forézien. À cela, il faut ajouter un cloître dont le réfectoire – rarement ouvert mais pourvu de fenêtres – accueille une fresque du XVe siècle représentant la Cène.
Château de Vaugirard : à voir
Edifié au début du XVIe siècle, le château de Vaugirard constituait la demeure de plaisance du marchand de grain montbrisonnais Jacques Girard. Eminent personnage local, conseiller du roi, il se fit bâtir une demeure en pisé - chose remarquable - composé d'un corps de logis et de deux ailes latérales organisées autour d'une cour centrale. Aujourd'hui, si le château a depuis longtemps changé de propriétaires, il reste tout de même demeure privé. Ouvert de juin à septembre de 14h à 18h du dimanche au jeudi, le visiteur y découvre avec plaisir deux salles ayant conservées leurs décors d'origine. Le grand salon est ainsi orné d'un magnifique plafond peint ainsi que de peintures représentant le grand carrousel de Louis XIV, évènement marquant du règne de Louis XIV. La chambre, dite d'Henri IV, conserve, elle, sa cheminée avec ses panneaux peints du XVIIe dont notamment une représentation d'Apollon sur le mont Parnasse entouré des muses. A l'extérieur, une chapelle édifiée au XIXe siècle offre également un vrai retour deux siècles en arrière. Si la visite, guidée, est relativement courte avec seulement deux salles en plus de la chapelle, l'intérêt des décors conservés suffit à en faire un lieu marquant.
Charlieu
Abbaye Saint-Fortuné : Incontournable
Fondée en 872 par le comte Boson, l'abbaye bénédictine de Charlieu est classée depuis 1846. Dépendante de Cluny, son église est l'un des chefs-d'œuvre de la sculpture romane, à tel point que son portail nord est aujourd'hui reproduit à la Cité de l'architecture et du patrimoine à Paris. Celui-ci présente un tympan figurant le Christ entouré d'anges et des symboles des évangélistes, le tout surmonté d'un agneau particulièrement naturaliste, qui surplombe une représentation des douze apôtres. Sur la même façade, le petit portail présente quant à lui un tympan avec la représentation des noces de Cana. Enfin, le portail ouest est orné d'un tympan du début du XIIe siècle montrant à nouveau le Christ et les douze apôtres.
L'intérieur de l'édifice vaut également le détour avec un très beau cloître ainsi que de nombreuses salles dont une accueillant un musée lapidaire. Il est également possible de monter au premier étage du porche (où se situe le fameux tympan) afin de découvrir une vue imprenable sur les ruines de l'abbaye.
Le couvent des Cordeliers : Incontournable
Situé à une dizaine de minutes à pied de l'abbaye, le couvent des Cordeliers est l'autre joyau de la région de Charlieu (il se situe en effet dans la commune voisine de Saint-Nizier-sous-Charlieu). Sauvé miraculeusement au début du XXe siècle -une riche américaine voulant en faire le décor de son cour de tennis-, l'édifice présente un magnifique cloître décoré de chapiteaux dont certains portent des décors figurant monstres, animaux et autres éléments symboliques (fin du XIVe siècle). A cela s'ajoute, l'église du couvent, construite également à la fin du XIVe siècle, et dont l'impressionnante charpente est aujourd'hui laissée apparente. A l'origine, elle devait néanmoins accueillir un plafond dont témoigne l'escalier d'accès côté Nord. Au niveau de son chœur, le musée Déchelette de Roanne a déposé les gisants des grands mécènes de l'édifice Guillemette de Sennecey et Hugues de Châtelus, seigneurs de Montmorand. Enfin, en 1989, des travaux de restaurations ont fait apparaître des peintures sous les badigeons représentant entre autre l'église ou encore une Vierge à l'Enfant.
Eglise Saint-Philibert : à voir
Charlieu accueille en son cœur une église paroissiale, Saint-Philibert, édifiée au XIIIe siècle. Sans transept, elle comporte une nef de cinq travées donnant sur une chœur rectangulaire. Ce dernier abrite l'une des merveilles du patrimoine mobilier ligérien, un ensemble de vingt-quatre stalles peintes du XVe, œuvres du "maître-huchier Colinet" comme l'indique la signature encore conservée. Les décors qu'elles portent au niveau des dossiers présentent les figures en pied des apôtres portant chacun un phylactère inscrit d'un article du Credo. Le niveau de conservation des peintures est très satisfaisant et leur qualité l'est tout autant. Enfin, il faut aussi admirer dans la chapelle Sainte-Anne, un petit retable en pierre polychromé du XVe siècle présentant deux scènes du Nouveau Testament : la Visitation et une Nativité.
Chazelles-sur-Lavieu
Fontaine du Poyet/vestiges du tombeau de Jeanne de Balsac : à voir
Situé au bord de la route, au lieu-dit Le Poyet, un site de petite taille attire l'oeil. Constitué de blocs de marbre taillés, quasiment ruiné, et attaqué par la végétation, ce monument est un vestige d'une grande importance. Remontés en fontaine, il s'agit en effet d'éléments issus du tombeau de Jeanne de Balsac, l'épouse décédée prématurément (en 1542) de Claude d'Urfé, l'architecte et bâtisseur des éléments renaissants de la Bâtie. Démantelé à la Révolution, il était originellement situé dans le chœur de l'église abbatiale de Bonlieu et était formé d'un ensemble d'arcades en plein cintre, ornées à l'antique, encadrant un gisant. Le tout surmontait une bande sculptée figurant les épisodes de la Passion du Christ. Aujourd’hui ne sont conservés de ce monument d’une grande importance historique que quelques éléments dispersés entre La Diana, l’abbaye de Bonlieu (pour l’épitaphe), les églises Notre-Dame et Saint-Pierre de Montbrison et donc cette fontaine. La présence de ces vestiges à Chazelles-sur-Lavieu s’explique par l’action du préfet de la Loire, du Colombier, qui les fit transporter pour décorer son château du Poyet, juste en face donc. Simplement inscrit à l’Inventaire des Monuments historiques, le site ne bénéficie d’aucune protection. Comme l’a démontré Joëlle Chalancon, docteure en histoire, de nombreux blocs du monument ont disparu depuis les années 1990, sans doute volés par des personnes mal intentionnées. Cela est fortement dommageable !
Croix : en passant par là
Devant l'église du village, une très belle croix du XVIe siècle mérite le regard. Elle est assez caractéristique, par son côté rustique, des nombreuses Crucifixions que l'on trouve disséminées dans le Forez et en Haute-Loire. Celle-ci figure donc le Christ en croix accompagné de deux saintes femmes placées à ses pieds.
Cervières
Le petit village de Cervières, dans les hauteurs des Monts du Forez, mérite la visite pour son aspect pittoresque avec ses maisons Renaissance, son entrée avec l'impressionnante porte fortifiée et ses nombreux espaces d'exposition.
Eglise : en passant par là
D'aspect étrange, l'église de Cervières a été construite au XVe siècle. Sans être un lieu patrimonial marquant, sa forme presque carré vaut le détour. A noter, une petite pietà ancienne de style naïf.
Musée des Grenadières : en passant par là
Cervières, Noirétable et leurs régions connurent au XIXe et au XXe siècle une industrie locale forte. Les femmes de la région étaient en effet en charge de réaliser à la broderie au fil d'or de nombreuses décorations militaires telles les fameuses grenades de la gendarmerie qui ont donné leurs noms à ces travailleuses. Le petit musée de Cervières conserve aujourd'hui la mémoire de ce métier disparu au profit du fil doré et de la concurrence asiatique. Les collections y sont maigres, le lieu petit, mais l'initiation offerte à chaque visite permet de se plonger tout entier dans cette mémoire locale. Un projet vient d'être mis en route pour construire un nouveau bâtiment destiné à accueillir le musée.
Estivareilles
Œuvres de C215 : à voir
Quoi de plus étonnant que de découvrir quatre fresques réalisées par l’un des street-artists français les plus renommés, Christian Gemy, alias C215, au fin fond des monts du Forez ? Ces œuvres, représentant des résistants, ont été réalisées à l’occasion d’une exposition, Portraits de Résistants, ayant eu lieu en 2021 au musée d’histoire du 20e siècle. Ce décalage, entre ruralité et art urbain, vaut le détour.
Musée d’histoire du 20e siècle : en passant par là.
Ce petit musée présente une collection – assez peu intéressante au demeurant – liée à l’histoire du 20e siècle en France avec de nombreux souvenirs de cette époque présentés sous la forme de capsules temporaires. Il accueille néanmoins une imposante collection liée à l’histoire du cinéma déposée par le musée de Montarcher (aujourd'hui fermé), présentant entre autres de nombreuses caméras anciennes. Il propose également la reconstitution d’une salle de cinéma des années 1950.
Firminy
Le site le Corbusier : Incontournable
Pour les amateurs d'architecture contemporaine, la commune de Firminy n'est pas inconnue tant la renommée de ses bâtiments construits par l'architecte Le Corbusier est grande. Cet ensemble constitué de quatre édifices distincts (Maison de la culture, une unité d'habitation, un stade municipal, une église) et une piscine dessinée par André Wogensky a été initié par la volonté du maire Eugène Claudius-Petit, ami de l'architecte, qui voulait moderniser sa commune. En résulta un chantier titanesque qui s'étala de 1961 à 2006, année où fut inaugurée l'église Saint-Pierre. De tous les bâtiments construits par Le Corbusier, cette dernière est sans doute la plus remarquable tant sa forme détonne avec la conception habituelle des édifices religieux. Ici, il n'y a plus de plan à transept mais une forme pyramidale de base carrée ou la lumière pénètre par d'élégantes ouvertures colorées. Un parcours a spécialement été mis en place par la commune afin de valoriser ce patrimoine dont une partie, la maison de la culture, est classée au patrimoine mondial de l'Unesco.
L’Hôpital-sous-Rochefort
Eglise du prieuré : Incontournable
Le site de l’Hôpital-sous-Rochefort était d’une belle importance à l’époque médiévale par sa situation géographique, au cœur de la route entre Clermont et Lyon, et servait de lieu d’accueil et de soin (dû à la présence d’un hôpital) pour les voyageurs. Depuis le début du XIIe siècle, un prieuré dépendant de l’abbaye de La Chaise-Dieu y a pris place. L’église du prieuré, édifiée au XIIe siècle puis modifiée au XVe siècle, présente dans son chœur un ensemble de fresques exceptionnelles datées de la fin du XVe siècle. Dégagées au tout début des années 2000 du badigeon sous lequel elles avaient été cachées, ces peintures méritent le détour. Leur sujet central est le Jugement Dernier. Il est ainsi possible de voir le Christ juge dans le cul-de-four tandis que les murs sont occupés par une représentation du Paradis et de l’Enfer. A cela s’ajoute, par une autre main et de manière légèrement plus tardive, la figuration du Tétramorphe au niveau de la voûte. Si quelques parties sont en bon état de conservation, il est cependant nécessaire de remarquer le piquetage systématique de l’œuvre réalisé sans doute au XVIIe siècle lors d’un changement de décor et surtout les nombreux manques laissés par le temps. Dans la composition centrale, les scènes peuvent être rapprochées de l’iconographie développée dans le manuscrit très populaire (près de 350 exemplaires recensés aujourd’hui en Europe) que constitue Le Miroir de la Salvation humaine, une réflexion sur le Salut. Selon Caroline Guibaud et Noëlle-Christine Rebichon, qui ont mené une belle étude sur les fresques, d’un point de vue stylistique, le peintre se rapproche des artistes du Nord de l’Europe. Faut-il y voir un peintre bourguignon, largement influencé par les peintres flamands, la question reste ouverte ? A ces fresques, il faut ajouter des décors peints du XVIIIe siècle dans la nef (originellement dans le chœur mais déposées pour dégager les fresques plus anciennes) et surtout une très belle Vierge à l’Enfant de la première moitié du XVIe siècle. Attribuée anciennement à Michel Colombe (comme de nombreuses vierges de la région), elle est plus vraisemblablement une œuvre d’un suiveur de Jean de Chartres, c’est-à-dire une œuvre de l’école bourbonnaise. Il faut ainsi la placer dans le vaste corpus des œuvres de ce type de la Loire avec, pour n’en citer que quelques-unes, celle de Saint-Galmier, celle de la Chirat, ou encore celle de Saint-Alban-les-Eaux.
La Bénisson-Dieu
Eglise abbatiale : Incontournable
En arrivant par Roanne, le mieux est de se garer sur le parking de l'école primaire afin d'y découvrir une vue surplombant l'église abbatiale, offrant ainsi au regard les motifs géométriques de sa toiture vernissée. On découvre alors un édifice dont l'architecture montre une construction au long cours. Si la nef, très dépouillée, témoigne d'un art roman issu du mouvement cistercien, le clocher édifié entre 1460 et 1504 est le témoin des derniers sursauts flamboyants de l'art gothique. Il demeure également côtés est et nord les quelques ruines de l'ancien cloître. Il faut ensuite pénétrer dans l'édifice pour découvrir de nombreuses merveilles dont un dépôt lapidaire à même le sol qui donne un côté très pittoresque à la première travée. En avançant un peu plus, une chapelle se démarque par son entrée monumentale. Edifiée au XVIIe siècle, la chapelle de la Vierge dite de Nérestang (du nom de la première abbesse qui y est enterrée) nous transporte loin de la Loire, dans un décor baroque évoquant immanquablement l'Italie. C'est une vraie surprise, comme un lieu hors du temps et de l'espace. La Vierge porte la date de 1637 et provient de Gênes tandis que les murs sont ornés de très belles fresques. Enfin, il faut également admirer dans l'édifice deux statues : la première représente sainte Anne, la Vierge et l'Enfant (école bourbonnaise du XVe siècle) et comporte de nombreux points communs avec la statue de Jean de Chartres conservée au musée du Louvre ; la seconde est un Dieu le Père, fragment d'une Trinité, du XVe siècle également.
Luriecq
Dolmen de la Roche-Coubertelle : en passant par là.
Après avoir garé sa voiture au niveau du sommet de la route de Dolmen, il faudra marcher une dizaine de minutes pour atteindre ce monument daté du néolithique ou du chalcolithique. Constitué de quatre pierres, un tablier et trois support, ce dolmen n’est pas particulièrement impressionnant mais revêt un aspect pittoresque. Sa situation géographique, loin de toute habitation visible et entourée de forêts, lui donne un aspect hors du temps.
Maclas
Eglise Saint-Clair-et-Saint-Héand : à voir en passant
Edifiée dans le dernier tiers du XIXe siècle par Meley de St Chamond, élève de Bollan (l'architecte de Notre-Dame-de-Fourvière à Lyon), cette église de style néo-roman est très réussie, du moins pour sa façade. Le fait que les sculptures n'est pas été achevées renforce d'ailleurs le sentiment d'ancienneté mimée du bâtiment. A ne pas manquer, la scène cocasse prenant part de chaque côté de l'horloge : un diable joue de la musique au point de casser les oreilles de son voisin ! L'intérieur ne présente quant à lui aucun élément remarquable.
Marols
Eglise Saint-Pierre : à voir
Située sur la route entre Montbrison et Saint-Bonnet-le-Château, Marols est un village de caractère organisé autour d'un bâtiment à l'aspect particulier : son église fortifiée. Edifiée au XIIe siècle, celle-ci est agrémentée d'un donjon ainsi que de puissants murs latéraux deux siècles plus tard face à l'insécurité de la région. Si l'intérieur n'est pas très intéressant, cette seule surprenante vision d'un château-église mérite largement le détour.
Montbrison
Sous-préfecture du département, Montbrison est la capitale du comté historique du Forez. Malheureusement, de ce passé glorieux il ne reste plus grand-chose. Le château est depuis longtemps détruit même si quelques remparts, récemment reconstruits, subsistent au niveau du Boulevard Duguet.
La salle héraldique de la Diana : Incontournable
La salle héraldique de la Diana, qui tient son nom d’une dérivation du mot « Doyenné », est le lieu à voir absolument à Montbrison. Édifié au XIIIe siècle, cet espace de 19.45m de long sur 8.40 m de large est particulièrement remarquable pour son plafond héraldique accueillant 48 bandes parallèles dont chacune est ornée 36 fois par le même blason. À cela, il faut ajouter une frise à la naissance de la voûte ornée de 242 écussons et d’animaux fantastiques. Toutes ces armoiries sont celles du roi de France, du comte de Forez et de ses alliés. Du XIIIe au XVIe siècle, cette salle accueillait les états de la noblesse avant de devenir la salle du doyenné lorsqu’elle fut donnée par François 1er – le roi y fut d’ailleurs accueilli en tant que nouveau comte du Forez en 1536 – au chapitre de la collégiale Notre-Dame. Restaurée entre 1863 et 1865 sous la direction du Duc de Persigny, ministre de Napoléon III, elle accueille depuis la Société Historique et Archéologique du Forez « La Diana ».
La collégiale Notre-Dame d’Espérance : à voir
La collégiale Notre-Dame, qui se situe à proximité immédiate de la Diana, a été édifiée sur une période s’échelonnant du XIIIe au XVIe siècle. Débutée sur les ordre du comte Guy IV en 1212, elle est achevée en 1516. De plan basilical sans transept ni déambulatoire, elle se caractérise par l’impression de puissance qui se dégage de sa façade occidentale, provoquée notamment par l’emploi de pierres de taille imposantes et par le peu d’ouvertures. Sur les deux clochers prévus, un seul a été achevé, donnant ainsi un profil particulier à l’édifice. À l’intérieur, deux gisants médiévaux méritent le détour. Le premier, situé dans le chœur, est celui de Guy IV, mort en 1241. Le comte est représenté allongé, en prière avec à ses pieds un lion, symbole de sa puissance, et encadré par quatre anges. En relativement bon état, la sculpture est d’une grande qualité avec une attention toute particulière portée aux drapés et aux différents détails vestimentaires. Le second gisant, de qualité moindre, est celui de Pierre de Vernay, chanoine mort en 1363. Situé dans la chapelle Saint-Aubrin, le traitement sculptural y est beaucoup plus rustre. Peuvent être aussi mentionnées : une peinture murale du XIIIe siècle représentant un chanoine adorant sainte Catherine d’Alexandrie terrassant un dragon, la croix d’Estiallet érigée contre la peste en 1629 ainsi qu'un tableau de Jean-Baptiste Suvée montrant la Visitation et daté de 1782 (à voir). Ce dernier, en piteux état, mériterait une vraie restauration et une valorisation (par de l'éclairage notamment). Il s'agit tout de même d'une œuvre majeure du XVIIIe siècle.
Façade du théâtre des Pénitents : à voir
Élevée en 1762 et de style néo-classique, il s’agit d’une des plus belles façades de la ville. Longtemps attribuée à Soufflot, architecte du Panthéon à Paris, elle est en fait l’œuvre de l’architecte lyonnais Jean Linossier qui s’inspira du travail de son homologue parisien. La date de 1591 qui figure au troisième niveau fait référence à la fondation de la Confrérie des Pénitents blancs du Confalon à Montbrison par Anne d’Urfé.
Ancien palais de Justice : à voir
L’ancien Tribunal de Grande Instance de Montbrison se situe dans l’église Sainte-Marie, chapelle du couvent des visitandines, l’un des chefs-d’œuvre architecturaux montbrisonnais. Elle fut édifiée au tout début du XVIIe siècle par l’architecte Martin de Noinville, élève de François Mansart, et s’inspire de la chapelle du couvent de la Visitation de la rue Saint-Antoine à Paris. Le dôme, avec son lanternon qui domine la ville, est particulièrement remarquable.
Thermes romains et théâtre antique : à voir
Moingt, ville jumelée à Montbrison depuis 2013, fut un site majeur à l’époque romaine sous le nom d’Aquae Segetae, grâce à sa source qui permit la création de thermes. Selon les découvertes faites lors des fouilles archéologiques, le site était composé d’un sanctuaire dédié à la déesse de l’eau Segeta, qui a donné son nom au site. De cette ville subsistent aujourd’hui les vestiges des thermes et du théâtre antique, et ont été également fouillés les soubassements d’un temple (Fouilles du Groupe de Recherches Archéologiques de la Loire en 2002) ainsi que des bâtiments de stockage.
Pour en savoir plus, se référer à notre article consacré à la cité.
Le musée d’Allard : en passant par là
Installé dans l’hôtel particulier de Jean-Baptiste d’Allard, ce musée est pourvu d’une riche collection principalement issue du collectionneur dont il porte le nom. Celle-ci, qui est présentée au rez-de-chaussée et au sous-sol, est de type « cabinet de curiosité » avec aussi bien des objets ethnographiques, de l’histoire naturelle que des objets archéologiques. À cela, il faut ajouter une importante collection de jeux et jouets notamment issue de l’entreprise montbrisonnaise Gégé. Néanmoins, aucun chef-d’œuvre n’est à signaler dans ce musée dont la visite n’est donc pas obligatoire, sauf en cas d’exposition intéressante.
Montverdun
Prieuré : à voir
Surplombant la vallée de la Loire, le prieuré de Montverdun offre une merveilleuse vue sur la plaine et les monts du Forez et du Lyonnais. Fondé au début du VIIIe siècle par saint Porchaire, moine bénédictin massacré par la suite par les Sarrazins, le lieu conserve une véritable aura grâce à tout un travail de restaurations. En accès libre, le site présente, en plus de l'église, un ensemble de bâtiments donnant sur une cour depuis laquelle on peut admirer une magnifique galerie accueillant aujourd'hui des chambres d'hôtes. L'église en tant que telle n'est pas d'une grande beauté intérieure mais a le mérite d'accueillir les restes du saint, les fragments d'une Vierge à l'Enfant du XVIIe siècle et surtout une inscription très rare indiquant une restauration ancienne de l'édifice datant du XVIIe siècle. La visite peut être complétée par la découverte très rapide de la fontaine de saint Porchaire, à cinq minutes en voiture, dont les eaux sont réputées miraculeuses pour avoir apaisé les souffrances ophtalmiques du saint.
Noirétable
Eglise : en passant par là
L'église de Noirétable présente un intérêt limité mais mérite néanmoins un petit détour pour son porche en avancée débouchant de manière très étrange sur la véritable entrée de l'église. Son aspect s'explique par le fait qu'il était aussi destiné à servir de marché. Celui-ci est d'ailleurs surmonté par trois statues en pierre de Volvic provenant du monastère voisin de l'Ermitage. La statue centrale, représentant saint Jean-Baptiste, évoque ainsi plus un Jupiter romain qu'un saint chrétien.
Notre-Dame-de-l'Hermitage : en passant par là
Haut lieu de pèlerinage du département, le monastère de Notre-Dame-de-l'Héritage est actif depuis le XVIIIe siècle. Il doit sa renommée à l'apparition de la Vierge, au XIIe siècle, à un condamné. Il faut cependant attendre le XVIIe siècle pour que le pèlerinage prenne une véritable importance et donc un siècle de plus pour l'édification d'un monastère. Le site ne présente cependant pas un intérêt patrimonial malgré la présence dans l'église (du XXe siècle) d'une sculpture attribuée à l'atelier du lyonnais Coysevox. On peut néanmoins y admirer une des plus belles vues sur la plaine du Forez.
Pélussin
Château de Virieu : en passant par là
Situé sur les hauteurs de Pélussin, au coeur des monts du Pilat, le château de Virieu présente un aspect très pittoresque. En partie abandonné, il n'est malheureusement pas ouvert à la visite. Cet édifice connu dès le XIe siècle a été largement reconstruit aux XVIe et XVIIe siècles ainsi qu'au XIXe siècle (construction de la tourelle néo-gothique). Il se retrouve aujourd'hui condamné à demeurer un marqueur visuel dans le paysage, à défaut d'être un lieu de vie et de culture.
Pommiers-en-Forez
Le prieuré : à voir
À l'instar de Marols, le prieuré de Pommier-en-Forez constitue un étrange cas de lieu de culte fortifié. Seulement ici, ce n'est pas l'église en tant que telle qui est protégée mais le prieuré. Fondé avant l'an 1000 et dépendant de l'ordre de Cluny, l'édifice est fortifié durant la guerre de Cent Ans par l'ajout de trois tours qui lui donnent son aspect si particulier. Haut lieu local à la fin du Moyen Âge, il voit notamment passer les rois Charles VII et François 1er. Aujourd'hui visitable et parfaitement mis en valeur par le département (à saluer), il ne contient cependant pas grand chose de véritablement intéressant mais offre tout de même un véritable voyage temporel du Moyen Âge aux salons du XIXe siècle. La visite guidée permet cependant d'accéder aux charpentes dont l'aspect est remarquable.
Eglise Saint-Pierre et Saint-Paul : à voir
Édifiée au XIIe siècle puis agrandie au siècle suivant, l'église de Pommiers accueille régulièrement des concerts de musique classique grâce à son acoustique impressionnante. Celle-ci est accentuée par la présence de pots en céramique encastrés dans le plafond au niveau de la nef. Il faut également remarquer dans cette église les peintures murales du XIVe siècle sur un pilier de la nef et celle de l'absidiole nord. Ces dernières, représentant la Passion et la Nativité et datables du début du XVIe siècle, devaient être d'une grande qualité mais une restauration ancienne les a malheureusement ruinées.
Saint-Bonnet-le-Château
Situé sur les hauteurs du département, à la frontière avec l'Auvergne, Saint-Bonnet-le-Château est l'un des hauts lieux du département grâce à son impressionnante collégiale. Importante sur le plan politique au Moyen Âge et à la Renaissance, la commune conserve encore de belles traces de ce glorieux passé. Il ne faut ainsi pas hésiter à explorer les ruelles afin d'y dénicher de très beaux hôtels particuliers.
La collégiale Saint-Bonnet : Incontournable
Impressionnante par son ampleur et le point de vue panoramique qu'offre son emplacement, la collégiale Saint-Bonnet a été édifiée au début du XVe siècle sur une ancienne chapelle du XIIIe siècle. Agrandie jusqu'au XVIIIe siècle, son aspect extérieur conserve les traces de ces modifications successives. On trouve à l'intérieur de nombreuses peintures murales dont celles de la chapelle basse (accessible uniquement en visite guidée). Leur style assez brut est contrebalancé par un excellent état de conservation et une abondance aussi bien décorative que figurative (fresques du XVe siècle). Ces oeuvres sont attribuées au peintre d'Anne Dauphine Louis Vobis, à qui la chapelle servait d'oratoire. De même, il ne faut pas manquer de voir les fresques de la nef principale (notamment celles au niveau de la voûte ) ni de visiter la bibliothèque (accessible également en visite guidée) et ses près de 2000 ouvrages regroupés dans une belle architecture de bois. Enfin, last but not least, la collégiale accueille également les célèbres momies. Découvertes au XIXe siècle, celles-ci font depuis la renommée de la collégiale. Provenant sans doute d'un caveau familial de notables de Saint-Bonnet, ces momies sont visibles depuis une plaque de verre au niveau de la première chapelle latérale droite.
Saint-Bonnet-les-Oules
Château : à voir
Il ne faut pas hésiter à franchir le vaste portail, durant les horaires d'ouverture affichés sur ce dernier, pour pénétrer dans la cour du château. Là, vous trouverez sans doute une guide prêt à vous faire visiter cette magnifique demeure dont l'architecture, complexe, est le témoin de nombreux remaniements au cour de l'histoire. Sur une base médiévale sont ainsi venus s'adjoindre des ajouts renaissants puis de la période moderne. Il en résulte un château à l'aspect assez hétéroclite mais dont les douves en eau et les nombreuses tourelles donnent un air de conte de fée. Si toutes les chambres ne sont pas accessibles - en fonction de la présence d'hôtes dans le château -, les parties communes du château valent vraiment le détour. On y découvre notamment deux salles marquantes. Tout d'abord, une pièce décorée au tout début du XVIIe siècle par un peintre italien d'après les Métamorphoses d'Ovide et ensuite le vaste escalier, écrin scénographique pour le chef-d'œuvre du château : l'Atalante du sculpteur Pierre Julien.
Saint-Etienne
Comment aborder le département de la Loire sans traiter de sa préfecture, Saint-Etienne ? Ancienne ville minière et industrielle, elle n'a pas la réputation d'une belle cité, pas forcément à tort. Néanmoins, quelques lieux valent tout de même que l'on s'y arrête.
Musée d'Art moderne et contemporain : Incontournable
Le MAMC de Saint-Etienne est après le Centre Pompidou l'un des plus importants musées d'art contemporain de France. Entièrement dédiées aux expositions temporaires, ses salles n'exposent donc pas de manière permanente ses riches collections, ce qui est regrettable. De plus, les collections d'art ancien de la ville (Heda, Géricault, Flandrin, Greuze, Rodin, etc.) ne sont jamais présentées. Cela dit, les expositions du musée sont le plus souvent d'une très grande qualité avec de très intéressantes rétrospectives monographiques et une grande attention portée à l'histoire des collections. Pour les amateurs d'art contemporain, c'est donc un immanquable.
Musée d'Art et d'Industrie : en passant par là
Le musée d'Art et d'Industrie, situé dans le centre-ville, est en réalité bien plus dédié à l'industrie qu'à l'art. Les collections qui y sont présentées se rapportent ainsi à l'histoire industrielle de la ville, des manufactures de rubans à celles d'armes en passant par les vélos. Un musée intéressant pour les amateurs de techniques mais qui ne mérite pas forcément que l'on s'y attarde longuement.
Parcours urbain architectural : à voir
Depuis quelques années, dans une volonté de revaloriser la ville, une politique de développement culturel autour du design et de l'architecture contemporaine a été mise en place à Saint-Etienne. Cela a ainsi donné naissance à de nombreux bâtiments à l'architecture innovante qui ponctuent la visite de la ville. Ceux-ci se situent principalement à la sortie de la gare mais d'autres sont à retrouver dans des quartiers un peu plus éloignés, comme la Maison de l'Emploi que l'on doit à l'architecte Rudy Ricciotti et dont Claude Viallat a réalisé les motifs colorés.
Eglise Saint-Etienne-et-Saint-Laurent : à voir
La plus belle église de Saint-Etienne date des XIVe et XVe siècles et se situe au cœur du peu qu'il reste du bourg médiéval de la ville. Si elle n'est n'est pas à proprement parler exceptionnelle, son architecture à bossage mérite cependant d'être vue, tout comme certaines œuvres d'art qu'elle accueille. Il faut ainsi citer une Mise au tombeau assez naïve datée de 1622 par Guillaume Fontaine et une déploration du Christ par Guy François (vers 1615).
Merci à Philippe Escalier pour ces photographies
Saint-Etienne-le-Molard
La bâtie d'Urfé : Incontournable
Le château de la famille d'Urfé, bâti à la Renaissance, est une commande de Claude d'Urfé, ambassadeur de François 1er et d'Henri II, réfléchie à partir de l'ancienne maison forte de sa famille. De style renaissance, le noble a cherché à y reconstituer ce qu'il avait pu observer lors de ses nombreux séjours en Italie. La demeure accueille ainsi une loggia, un sphinx, mais également et surtout une grotte artificielle ornée de sculptures, de pierres et de coquillages, seule conservée en l'état en France. Elle présente également une chapelle dont une partie des éléments décoratifs est conservée au musée du Louvre. C'est d'ailleurs ici que Honoré d'Urfé fait se dérouler une partie des événements de son célèbre roman, l'Astrée. Au-delà des éléments cités, le reste du mobilier de l'édifice ne revêt pas un grand intérêt.
Saint-Galmier
Source Badoit : en passant par là
Le nom de la commune de Saint-Galmier est souvent présent sur la table des Français tant l'eau pétillante Badoit connait depuis des décennies un succès dépassant largement les frontières ligériennes. De cette tradition ancienne subsistent encore, à côté de l'usine moderne d'embouteillage, un kiosque des eaux (où le touriste peut puiser gratuitement l'équivalent d'une bouteille d'un litre) et surtout les bâtiments historiques de l'entreprise. Ces derniers conservent encore un charme certain par leur architecture en brique envahie de lierre et témoignent parfaitement que le patrimoine peut aussi être industriel.
Eglise Saint-Galmier : incontournable
Edifiée à partir des années 1420, l'église Saint-Galmier est l'une des plus belles de la Loire. Sa particularité est sans aucun doute le magnifique arc en anse de panier à la portée impressionnante qui sépare le narthex de la nef. De plus, elle présente un patrimoine mobilier d'une extrême richesse. Il faut ainsi citer en premier lieu la fameuse Vierge dite du pilier, soit une Vierge à l'Enfant datée de vers 1520 et dont le style évoque celui de Jean de Chartres, et par extension du grand Michel Colombe. Cette sculpture a même figuré dans l'exposition du Louvre France 1500, preuve de son importance. Elle est d'ailleurs également reproduite sur le monument aux morts de la commune ! L'église accueille en outre un très jolie triptyque peint et sculpté provenant de Flandre et daté du XVe siècle, témoin de l'exportation importante de retables en provenance du Nord de l'Europe à cette époque. Enfin, il ne faut pas quitter l'église sans avoir admiré le tableau de Gabriel Blanchard, Saint Paul rencontrant saint Antoine dans le désert (1681).
Porte de la devise : à voir
Juste à côté de l'église, sur la place de la mairie, il faut enfin admirer la Porte de la devise, magnifique témoin du patrimoine urbain de la Renaissance à Saint-Galmier. Datant de 1538, elle tient son nom de son décor qui illustre la parabole de la paille et de la poutre : "Qui voit la paille dans l'œil de son frère, ne voit pas la poutre qui est dans le sien". La visite de la ville peut se poursuivre en contrebas de la place de la mairie par des petites rues pittoresques où trône à même le sol un chapiteau ionique : vision surprenante s'il en est.
Saint-Germain-Laval
Chapelle Notre-Dame-de-Laval : à voir
Cette très belle chapelle se situe au fond d’une petite vallée, en amont de Saint-Germain-Laval, au niveau du hameau de Baffie. Construite au bord d’une rivière, elle abrite la sculpture d’une Vierge noire réputée pour ses miracles, et dont la légende (sûrement inexacte) veut qu’elle soit un cadeau de saint Louis. Cette présence mariale permit à la chapelle d’être un haut lieu de pèlerinage depuis le XIIIe siècle à l’échelle locale mais également nationale. En 1606, Anne d’Urfé écrit ainsi : « La chapelle est fort renommée pour les grands miracles qui s’y font et à laquelle la plupart de ceux du pays de Forez ont une grande dévotion. » Le bâtiment actuel, succédant à un édifice plus modeste et plus ancien, fut édifié sur une longue période allant de la fin du XIIIe siècle au XVe siècle (on remarque ainsi au niveau des clés de voûte les armes de Catherine de Polignac, épouse de Pierre II d’Urfé, permettant ainsi de dater ces travaux d’après 1487, date du mariage de Catherine et de Pierre). Il présente un plan rectangulaire et est construit selon le style gothique. Largement endommagée après son abandon à la Révolution, la chapelle fut restaurée et remise en culte à partir de la fin du XIXe siècle grâce à l’action conjoint des habitants de Saint-Germain-Laval et de La Diana, propriétaire du lieu depuis 1894. A l’intérieur, on trouve quelques éléments de mobilier dont un tableau du début du XVIIe siècle figurant le vœu d’Antoine de Laval, un autre, peut être du même siècle (ou du XVIIIe) figurant saint Germain et saint Roch auprès de la Vierge, ainsi que, bien sûr, la Vierge noire du XIIe siècle.