Quand on s’intéresse à l’Histoire de l’Art, il arrive de remarquer que certains médiums, comme le cinéma, la musique ou le jeu vidéo, puisent dans les arts classiques.
Dans cet épisode, nous allons observer des œuvres antiques utilisées dans des covers d’albums ou de singles de musique rap/hip-hop.
Le terme cover vient de l’anglais et a remplacé le terme pochette pour les styles de musique les plus récents. Les covers d’albums hip-hop/rap sont assez peu marquées de références artistiques jusqu’au milieu des années 90. A ce moment-là, le mouvement hip-hop/rap est encore dominé par le Gangsta Rap dont l’un des thèmes majeurs est le rejet du système et de la société (et la culture de ce système également). Mais à partir du milieu des années 90, apparaissent des rappeurs, des rappeuses et des groupes qui vont utiliser des cultures étrangères à leurs pays d'origine pour se démarquer stylistiquement. Aux États-Unis, la référence la plus importante est la civilisation égyptienne qui est utilisée autant dans les textes que dans les noms des artistes ou sur les covers des albums. Ces références sont si nombreuses qu’elles feront l’objet d’un prochain article dédié. On retrouvera aussi de nombreuses références asiatiques avec des groupes qui vont dominer la scène rap comme le Wu-Tang Clan aux États-Unis et IAM en France. Depuis les précurseurs dans la première moitié des années 90, et après une grande domination de l’image bling-bling dans les années 2000, les covers de rap se sont diversifiées. Elles deviennent de véritables références culturelles connues dans le monde entier. Cette grande diversité devient un moyen de se démarquer et nous allons voir que des références de plus en plus complexes viennent étoffer cette nouvelle iconographie.
Nous nous attarderons dans cet article sur 3 grandes régions antiques importantes : Le Proche-Orient, La Grèce et l’Empire Romain.
I. Le Proche-Orient
La Mésopotamie est souvent considérée comme le berceau de la première antiquité avec la découverte de l’agriculture et de l’écriture. La région connaît de nombreuses civilisations : Akkadiens, Assyriens, Néo-Assyriens, Babyloniens, Hittites ou encore Perses. La fin de l’Empire Perse et les conquêtes d’Alexandre, au IVe siècle avant notre ère, marquent la fin de la période. Trois civilisations, les Séleucides, les Parthes et les Sassanides feront la jonction temporelle jusqu’aux conquêtes arabo-musulmanes en 651 de notre ère.
Les premières traces du néolithique et d’un développement culturel remontent à la fin du IXe millénaire avant notre ère. Cependant les références que l’on peut retrouver sont bien plus récentes. Elles datent, pour les premières, des grands empires de la période avec l’exemple de l’Empire d'Akkad.
L’Empire Akkadien est créé par un haut fonctionnaire du roi de Kish qui prit le nom de Sargon (qui signifie ''le légitime'). Cette dynastie durera presque deux siècles. C’est l’un des premiers états territoriaux centralisés, c’est un changement notable dans une région où l’on trouve en majorité des cités-Etats indépendantes les unes des autres. Malgré son importance, cette civilisation est assez peu connue. La capitale Agadé n’a pas été identifiée et les témoignages artistiques sont peu nombreux et le plus souvent hors contexte (déplacés après des victoires militaires, partiellement détruits ou encore issus de fouilles illégales et intégrés au marché de l’art sans provenance). C’est l’une de ces rares pièces qui a été réutilisé par le rappeur français Sameer Ahmad.
Dans une interview accordée au IHH Magazine, l’artiste explique que cette pochette a été réalisée par Max Memmi pour faire un lien avec la Mésopotamie et les origines de l’artiste. Pourtant sa connaissance de l’œuvre est partielle, il la rapproche du mythe de Gilgamesh alors qu’il n’y a pas de lien réel entre l’œuvre et le mythe. La confusion est compréhensible car les représentations de ce personnage par les néo-assyriens à Khorsabad par exemple, sont héritières de certains éléments physiques : la délimitation de la barbe, les pommettes saillantes, la forme de l’arcade sourcilière ou encore la forme du nez... Aussi cette œuvre a souvent été utilisée pour orner les premières de couverture des livres traitant du mythe.
La Tête de Ninive n’est pas une représentation d’un personnage mythique, elle représentait sûrement un personnage de la cour très important comme le roi. En effet la coiffe du personnage est visiblement proche de celles de grands personnages de civilisations antérieures (comme le roi Lamgi-Mari de Mari). Les cheveux sont tirés en arrière formant un chignon, deux tresses forment comme un bandeau au dessus du front et sont retenues par une forme de ruban. Un autre élément qui rapproche la tête de Ninive d’une représentation royale est la barbe traitée en deux niveaux qui est représentée avec beaucoup de soin. Ce genre de création est aussi nouveau dans son contexte car dans la civilisation sumérienne qui a précédé et beaucoup influencé les Akkadiens, les dirigeants n'étaient pas au-dessus de leurs concitoyens alors qu'ils deviennent les égaux des dieux chez les Akkadiens. La tête de Ninive a été légèrement transformé, le concepteur de la cover lui a rajouté une larme pleine symbole de gangs américains comme les MS-13.
Pour continuer chronologiquement nous allons évoquer MF DOOM. Le rappeur et producteur britannique, décédé en 2020, qui avait créé tout un monde d’images autour de son nom de scène et de sa propre image inspirés par le personnage de comics Docteur Doom.
Nous l’évoquons pour la cover de son album « Born Like This ». Nous y voyons à droite le masque qui est le symbole du rappeur inspiré de Docteur Doom et qui est présent sur une majorité de ses covers d’albums. Ici, contrairement aux autres, le masque est figuré en pierre sculptée et est partiel comme si la pierre avait été brisé. Cette figuration donne une première indication référentielle, elle est proche des statues antiques proche-orientales dans sa conservation comme celles des rois Gudea (cité-état de Lagash, Néo-Sumerien, Irak actuel) et Idrimi (Mitanni, Syrie actuelle).
Elle s’en détache cependant par le traitement des surfaces et des formes trop lisses et épurées pour la période. On retrouve également à gauche une plaque gravée sur une pierre noire proche de la texture et de l’apparence du basalte (pierre volcanique très employée pour des stèles au Proche-Orient comme le célèbre code d’Hammurabi).
Cependant l’écriture fictive figurée sur la pierre de la cover ne correspond à aucune écriture ayant réellement existé. Si elle devait se rapprocher d’une écriture, nous pourrions y voir une version épurée des écritures sumérienne et akkadienne visibles sur les textes conservées (conservés) à la Bibliothèque d’Assurbanipal à Ninive.
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Pour la civilisation Néo-Assyrienne, nous devons surtout parler de l’album Nero Nemesis de Booba.
L’album est sorti en fin d’année 2015. La cover est un fond noir sur lequel est dessiné un motif de lamassu. Pour expliquer cette référence il faut d’abord parler de la formule des grands décors néo-assyriens.
Les Assyriens sont un peuple sous le joug du Mitannie jusqu’à leur libération au XIVe siècle avant notre ère. Leur puissance se bâti sur les conquêtes mais ils furent bientôt mis sous pression par les Araméens et le pouvoir assyrien dépérit à la fin du IIe millénaire avant notre ère. Quelques décennies plus tard dans le cœur de la civilisation assyrienne, un triangle formé par le Grand Zab, le petit Zab et le Tigre, la civilisation Néo-Assyrienne se développa en réemployant les méthodes assyriennes avec plus de réussite devenue pendant deux siècles l’une des plus grandes puissances de l’Antiquité. Les principales villes de la civilisation sont les grandes capitales comme Ninive, Dur-Sharrukin (actuellement appelée Khorsabad) ou encore Kalkhu choisie comme capitale sous le règne d’Assurnazirpal II.
La puissance des souverains néo-assyriens et leur politique de conquêtes et de pillages vont les rendre extrêmement riches et ils vont vouloir construire des palais à la hauteur de leur puissance. C’est dans ces palais que nous retrouvons les décors qui nous intéressent pour cet article. Les Français découvrent Dur-Sharrukin en 1843 pensant trouver Ninive qui les intéressait beaucoup plus à cause de son statut de ville biblique (à cette époque tous les lieux archéologiques découverts ont tous été considérés un temps comme Ninive).
Les Français vont ramener une partie des décors du palais qui se trouvent désormais au Louvre dans la salle de Khorsabad (un bateau coulera avec d'autres statues et reliefs en route et sa cargaison ne fût pas retrouvée). Khorsabad a été créé par Sargon II, l’un des plus puissants rois assyriens. Sans que l’on sache aujourd’hui pourquoi, il décida de créer, de zéro, une nouvelle capitale à une quinzaine de kilomètres de Ninive. Le palais fut construit contre la muraille et est resté comme le plus grandiose des palais assyriens.
Les lamassus sont des taureaux ou des lions androcéphales ailés. Ce sont des génies du panthéon assyriens qui ont pour but de protéger et de garder les passages des portes. Leurs corps se trouvaient représentés en relief sur le mur et leurs têtes étaient souvent en ronde-bosse et sortaient du mur. Ce ne sont pas les seuls personnages du panthéon à être utilisés dans ce but, on retrouve également les génies porteurs de situles (voir ci-dessous).
Contrairement aux exemples conservés, celui choisi sur la cover de l’album du rappeur français a une tête de lion, il ne correspond donc pas totalement à ceux du Musée du Louvre.
Enfin le dernier grand empire antique au Proche-Orient avant notre ère est la Perse. L’Empire devient extrêmement puissant sous le règne de Cyrus Ier dit le Grand. Il n’est pas le seul dirigeant de l’empire à être resté dans l’histoire, on retrouve également Darius Ier pour ses conquêtes et son développement culturel, Xerxès pour ses conquêtes mais aussi ses défaites contre les Grecs et aussi Darius III dont la défaite contre Alexandre le Grand a précipité la fin de l’Empire.
Le dirigeant qui nous intéresse est Darius Ier et l’une de ses constructions, terminée par son fils : l’Apadana. L’Apadana original se situe sur le tell éponyme à Suse. C’est sur ce tell que Darius Ier fit construire son palais, qui était découpé en deux parties, une partie privée, des appartements, etc. et une partie publique, une grande salle de réception appelé l’Apadana. Ce monument que nous allons décrire a été recréé à l’identique à Persépolis et ce sont les restes archéologiques de cette copie qui nous intéressent.
Il s’agissait d’une grande salle carrée, elle était rythmée par six rangées de six colonnes. Les quatre angles étaient composés d’une tour carrée. Entre elles, étaient disposées des doubles rangées de six colonnes. La salle était grandiose, 109 mètres de côté et plus de 22 mètres de hauteur. Nous avons décrit l’Apadana car en préparant le sujet, il semblait intéressant de savoir si les rappeurs locaux étaient plus susceptibles d’utiliser des images de sites ou d’objets archéologiques de leur propre pays ou non. C’est ainsi que nous avons pu observer les restes archéologiques de l’Apadana sur deux covers d’un rappeur Iranien : Shaheen. Des covers de singles pour les morceaux Nowruz 1399 et Nowruz 1400 (Nowruz est une fête célébrant le nouvel an du calendrier persan dont la date qui n’est pas toujours exactement la même se situe vers le 21 mars).
II. Le monde grec
La Grèce est souvent considérée comme la première grande civilisation du continent européen. Elle est composée de nombreuses et puissantes cités-Etats indépendantes, elles sont cependant unies par leur culture. En effet même si l’on trouve des divergences de styles entre les régions, les îles ou les villes, le monde grec a de nombreux éléments en commun comme son panthéon, sa langue, ou certains arts et traditions. Pourtant malgré son statut de superpuissance culturelle, elle est assez peu présente dans le sujet qui nous intéresse aujourd’hui. Le fait qu’elle ait été reprise et transformée par pratiquement toutes les grandes civilisations occidentales a tendance à effacer son influence visuelle. Pour les bâtiments par exemple on retrouve très souvent des bâtiments reprenant des codes grecs des siècles plus tard plutôt que des bâtiments originels.
Pourtant, malgré cette absence on retrouve parfois sa présence. Pour cette partie nous allons évoquer la cover d’un album que nous avions déjà évoqué dans le premier épisode de [Référence] : Icône de Cheu-B.
Cette cover figure le rappeur entouré de trois statues dont deux sont des copies d’œuvres célèbres : le Discobole de Miron (à droite) et la Diane de Gabies (à gauche).
En se plaçant sur un socle entre ces statues, il se figure comme une œuvre d’art et le titre de l’album (Icône) confirme cette hypothèse. Il se tient en icône artistique au même titre que les œuvres qui l’entourent. La cover est très équilibrée, elle n’est composée que de trois couleurs, le blanc, la carnation du rappeur et le noir. Cette stabilité des couleurs est rompue par l’aléatoire du positionnement des mots « Icône » sur les bords de l’image qui ne sont pas placés sur des lignes mais calligraphiés de tailles différentes. Ensuite le créateur de la cover a fait attention à l’utilisation des diagonales, il a construit l’image pour que le visage du rappeur se trouve juste au centre de l’image au croisement des deux diagonales, amenant les regard vers lui. Ensuite l’inscription de plusieurs lignes et formes sur les diagonales vient renforcer l’importance prise par Cheu-B.
Deux des statues entourant le chanteur sont facilement reconnaissables il s’agit du Discobole et de la Diane de Gabies.
Le discobole le plus célèbre est sûrement celui de l’artiste grec datant du Ve siècle avant J.-C., réalisé en bronze ayant aujourd'hui disparu. Nous pouvons voir une copie partielle au musée St Raymond de Toulouse. Il en existe plusieurs dizaines de formes différentes partant de la même composition originale. Celle choisie ici est de la forme de celui du British Museum mais proche au niveau des jambes de celui du Vatican.
La Diane de Gabies est une statue en marbre. Elle représente une femme debout le visage tourné la droite, son pied gauche en arrière légèrement levé la place en attitude de marche. De la main gauche elle tient son chiton (habit) dont elle tient l’agrafe sur son épaule de l’autre main comme si elle l’enlevait ou le remettait. La position de son bras est proche de celui de la Vénus d’Arles, comme si elle retirait une flèche d’un carquois sur son épaule.
La base de la statue est renforcée avec la souche d’arbre, très répandue dans la statuaire en marbre même jusqu’à la période moderne pour éviter de fragiliser la statue et son équilibre.
La statue a longtemps été attribué à Praxitèle en raison de sa qualité et sa proximité avec le style du sculpteur grec mais cette affirmation s’est un peu dissipée avec le temps.
Une autre cover, cette fois d'un single, retient notre attention car elle s'inspire de l'iconographie grecque jusque dans le titre du morceau : Greece de Drake en featuring avec Dj Khaled. Elle reprend un des symboles les plus célèbres de l'iconographie grecque : la chouette qui est un symbole de la déesse Athéna et par extension de la ville d'Athènes. La forme de la chouette choisie est célèbre car elle reprend celle qui est visible sur des pièces d'argent athéniennes antiques : un tétradrachme athénien.
III. L'Empire Romain
Enfin pour Rome, comme pour la Grèce on retrouve assez peu d’exemples. Les deux premiers exemples sont plus des hommages par des reprises d’ambiance que par des reprises artistiques, que ça soit Long Live the Kane de Big Daddy Kane ou Seminar de Sir Mix-a-lot.
Big Daddy Kane se transforme en empereur ou en dirigeant romain. Il arbore une toge, de nombreuses parures dorées et la couleur violette (à l’origine couleur des magistrats romains, très proche de la couleur du pouvoir le pourpre). Il pousse le cliché de l’empereur romain entouré de personnes à ses soins avec trois femmes une lui tendant à manger, une autre le faisant boire et une dernière tenant un éventail. Cette cover semble réalisée au premier degré. Loin de celle de Sir Mix-a-lot.
Sir Mix-a-lot construit sa cover autour d’une table dont le reflet montre les quatre personnages habillés avec des vêtements contemporains. Ils sont habillés en toge, le rappel des colonnes antiques, discret chez Big Daddy Kane est ici très présent. En dehors des chaînes on retrouve aussi deux anachronismes : le premier, anecdotique, est la forme des chaises en pierre, qui ressemblent à des sofas modernes, le second est l’un des personnages discutant au téléphone. Ce choix est sûrement lié au nom de l’album ‘Seminar’. Comme si leurs affaires avaient l’importance et la taille de celle d’un empire comme Rome ou même de Dieu, la fumée ambiante pouvant faire référence à l’Olympe.
Le dernier type d’œuvres que nous allons aborder est celui des statues impériales. Il s’agit d’un des grands motifs de créations de la sculpture romaine. Il en existe plusieurs iconographies. On retrouve les statues en toge par exemple, habit que l’on vient de voir pour Sir Mix-a-lot et Big Daddy Kane. Elles peuvent avoir deux sens différents. Elles peuvent représenter le pouvoir politique car cet habit est celui porté par les sénateurs. Cependant lorsque la toge recouvre la tête, comme une capuche, il s’agit plutôt de représenter le pouvoir religieux car l’empereur est aussi un personnage central du culte et porte cet habit pendant les rituels importants.
Si nous évoquons cette forme de statuaire c’est pour l’étudier sur la cover de l’album L’or des rois d’Hayce Lemsi. Malgré ce nom, ce n’est pourtant pas du tout une statue royale qui est représenté sur cette pochette. En effet il s’agit d’une des plus célèbres statues romaines : Auguste Prima Porta. La statue a été légèrement transformée en ajoutant une couronne à la tête d’Auguste sûrement pour souligner l’idée de royauté.
Prima Porta est aujourd’hui le nom d’une zone de Rome mais était en dehors de la ville à l’époque de l’Empire. C’est dans la maison de Livie, l’épouse d’Auguste que l’on a retrouvé cette statue. Cette œuvre était une copie d’une œuvre originale en bronze. Cette œuvre possède une iconographie particulière en effet elle témoigne d'un événement important du début de règne d’Auguste, la restitution par les Parthes des enseignes de plusieurs légions qu’ils avaient vaincu à la bataille de Carrhae en 53 avant notre ère. L’honneur rendu est représenté ici au centre de la cuirasse où l'on voit un Parthe, reconnaissable à ses vêtements orientaux, remettre les enseignes à un personnage dont l’identité est discutée mais qui pourrait être Tibère ou le dieu de la guerre Mars. Ces deux personnages sont entourés de nombreuses allégories comme la Terre, la Lune ou le Soleil, des Dieux comme Apollon et Diane mais aussi des provinces pacifiées, ici la Dalmatie (l’Espagne) et la Gaule. C’est une statue de triomphe, les traits de l’empereur sont idéalisés et il pose en vainqueur dans cette cuirasse.
On reconnaît la statue de Prima Porta brisée par le visage très proche même si il figure quelques changements comme la couronne que nous avons déjà évoquée. Le positionnement des pieds en position de marche, la forme des bras, la lance… Cependant l’élément le plus reconnaissable se trouve en bas à droite avec le fragment d’une partie de la cuirasse où l’on peut voir le dieu Sol en haut, la Dalmatie au milieu et Apollon sur un griffon tout en bas.
Enfin on peut aussi chercher des références plus poussées comme celle de la statue équestre que nous avions déjà évoqué dans le second épisode de [Référence] et qui peut se retrouver dans des covers comme celle de la Don Dada mixtape 1.
Dans ces évocations antiques que nous avons développé, on peut voir une recherche d’appropriation, d’association avec le motif repris. Comme nous l’avions vu pour le Louvre, les emplois sont différents.
Certains reprennent des formes pour ce qu’elles sont, d’autres veulent s’associer aux idées qu’elles représentent. Dans cette idée d’association nous pouvons voir que sur la cover du dernier album de Gims, il se montre comme un ancien personnage mythique (avec aussi cette idée dans le titre de l’album, Les Vestiges du Fléau). Il reprend la forme d’un chantier de fouilles de la fin du XIXe, début du XXe siècle comme si il s’agissait d’une image d’archive. Son visage est figuré comme si il avait été représenté en statue dans une échelle gigantesque. On peut y voir une recherche de consécration, une volonté de se poser en mythe.
Arno Le Monnyer
Playlist Spotify avec les albums cités :
https://open.spotify.com/playlist/6BCriYcZRMeBckoknjriZC?si=RjLVQ3qxSIiMkD3xtfYG_A&utm_source=copy-link&dl_branch=1
Bibliographie :
- François Baratte. Petits Manuels de l’École du Louvre. Histoire de l’Art Antique : L’Art romain. Collection Petits Manuels de l’École du Louvre. Édition Réunion des musées nationaux, Paris, 2001. Page 100-105.
- Agnès Benoît, Petits Manuels de l'Ecole du Louvre. Histoire de l'Art Antique : Art et Archéologie du Proche-Orient. Collection Petits Manuels de l'Ecole du Louvre. Édition Réunion des musées nationaux, Paris, réédition 2007.
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