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La Galerie d'Apollon du Louvre


Représentative de la longue et mouvementée histoire du palais du Louvre, la Galerie d'Apollon apparaît aujourd'hui comme un écrin de choix pour les joyaux et bijoux de la Couronne. Elle constitue un passage obligé lors de la visite du Musée du Louvre, au même titre que la Grande Galerie ou l'escalier Daru, au sommet duquel trône la Victoire de Samothrace.


La Galerie d'Apollon, photochromie, 1889

En 1594, Henri IV, roi de France depuis bientôt 5 ans, décide de poursuivre un projet initié par François Ier: la destruction du Louvre médiéval ainsi que la reconstruction et transformation des bâtiments en une grande résidence royale.


Il entreprend d'abord, dans le cadre de ce que l'on nommera le "Grand Dessein", la construction d'une grande galerie permettant de relier le palais du Louvre au château des Tuileries, réalisé dans les années 1560 par Philibert Delorme à la demande de Catherine de Médicis.

La petite galerie, perpendiculaire à la Seine, constitue le point de départ de ce projet. Celle-ci est surélevée d'un étage. Sur l'ancienne terrasse prend désormais place la galerie des Rois.

D'après "Plan historique du Louvre" ©GallicaBNF

Après la Fronde, Louis XIV et sa mère Anne d’Autriche s'installent au Louvre. Le jeune roi entreprend alors, lui aussi, une série de transformations au sein du palais. Ainsi, la galerie des Rois est remaniée.

Le 6 février 1661, un incendie en détruit presque la totalité. En cause : le décor d’un ballet donné en l’honneur du souverain qui prend feu. Celui-ci confie alors la reconstruction d'une nouvelle galerie, la galerie d'Apollon, à l’architecte Louis Le Vau entre 1661 et 1663. Charles Le Brun est, quant à lui, chargé par Colbert de la réalisation du décor peint, consacré à la course du soleil à travers le temps et l'espace. Le décor sculpté est exécuté par François Girardon, Thomas Regnaudin, les frères Gaspard et Balthazar Marsy.


Apollon vainqueur du serpent Python, E. Delacroix

Cependant, le projet est abandonné en 1677, laissant le décor peint de la voûte inachevé. Il est en partie complété au XVIIIe siècle par les peintres de l’Académie royale de peinture et de sculpture, puis lors d'une restauration menée par l’architecte Duban au milieu du XIXe siècle. Durant cette dernière, Eugène Delacroix peint notamment l'immense composition centrale: Apollon vainqueur du serpent Python (1850-1851)


L’ensemble du décor met donc à l’honneur le soleil, emblème du souverain Louis, à travers le mythe d’Apollon ; le Roi-Soleil est glorifié. Protecteur des arts, il apporte la prospérité. Le compartiment central, dans lequel se situe l'œuvre de Delacroix, devait représenter le char du Soleil s’élevant dans le ciel. Cette représentation ne fut cependant jamais exécutée par Le Brun.


Diamant dit "le Régent" © 1989 RMN

Lieu emblématique du Louvre, la galerie d'Apollon abrite aujourd’hui les diamants de la Couronne de France et les objets d’arts issus des collections royales. Y est notamment présenté le Régent, considéré comme le plus pur et le plus beau diamant du monde, arboré entre autres par Louis XV, la reine Marie-Antoinette et l'empereur Napoléon 1er.


La Galerie a connu, entre 2001 et 2004, une grande campagne de restauration. Elle a ainsi retrouvé une harmonie voulue dans le projet initial. Des toiles de Le Brun ont été redécouvertes, restaurées tandis que les stucs ont pu retrouver leur magnificence.


Première grande galerie réalisée pour le Roi-Soleil, le vocabulaire décoratif qui s'y développe lui rend donc hommage, le glorifie. Cette pièce architecturale apparaît véritablement comme le laboratoire de développement d'un style que l'on retrouvera 20 ans plus tard, dans la Galerie des Glaces du château de Versailles.

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