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Un aperçu du British Museum

Aujourd’hui, Coupe-File vous propose de traverser la Manche pour débarquer en territoire britannique. A seulement deux heures en train de Paris se trouve en effet l’un des plus grands musées d’Europe, le monument le plus visité du Royaume-Uni avec plus de 6 millions de touristes. Il s’agit du British Museum, véritable gardien de la mémoire de l’Histoire humaine des quatre coins du monde.


Une vue de la verrière de la Grande Cour du musée. © CoupeFileArt

L’institution est fondée en 1753 à la mort de Sir Hans Sloane. Ce médecin irlandais légua en effet en héritage à la couronne sa collection personnelle d’objets historiques acquis au cours de ses voyages, ou lors du rachat de cabinets de curiosités.

Située à l’emplacement du bâtiment actuel, la Montagu House accueille les premiers visiteurs avant de s’ouvrir au plus grand nombre en 1759, l’accès étant restreint jusqu’alors aux cercles de la haute société. C’est donc le premier musée public au monde.

En 1820, Sir Robert Smirke est invité à redessiner l’architecture du musée. Il mettra 23 années, de 1823 à 1846, pour lui conférer l’aspect que nous lui connaissons aujourd’hui. Tandis qu’il dessine les plans de la façade et du corps principal du musée, son frère Sidney érige la fameuse salle de lecture circulaire qui abrita jusqu’en 1997 la British Library, équivalent de notre BNF française. Nombre d’intellectuels britanniques et étrangers y ont étudié au fil des siècles, de Karl Marx à George Orwell en passant par Oscar Wilde et Sir Arthur Conan Doyle.

En 1884, l’architecte John Taylor, remarqué pour son travail au Natural History Museum, ajoute à l’ensemble muséal l’Aile Blanche, première étape d’un agrandissement qui se poursuivra en 1906 par l’apparition de l’Aile Nord puis en 1914 par l’ajout des galeries Edouard VII dans le pur style art nouveau.

Le musée ne connaît pas de transformations majeures durant le siècle et demi suivant mais à la fin du XXe siècle, le déménagement de la British Library initie le lancement d’un immense projet de réaménagement des espaces centraux du musée. En l’an 2000, la Grande Cour imaginée par Norman Foster au début des années 1990 est inaugurée. La verrière composée de 3312 panneaux, tous de formes différentes, coiffe le dôme de la salle de lecture culminant pourtant à 42,5 mètres de haut. Il s’agit désormais de la plus haute cour couverte du Vieux Continent. A l’instar de la Pyramide du Louvre, la Grande Cour constitue ainsi l’espace principal d’accueil des visiteurs, au carrefour de l’ensemble des départements du musée.


Les collections du musée sont actuellement riches de plus de sept millions de pièces, acquises au fil des siècles à travers les legs et dons de certaines figures majeures de l’exploration, l’archéologie et la colonisation moderne telles que le Capitaine Cook, Howard Carter ou encore Lawrence d’Arabie.


La pierre de Rosette. © CoupeFileArt

Le British Museum détient avant tout l’un des principaux fonds d’Antiquités au monde, fort d’une centaine de milliers d’objets uniquement en ce qui concerne le monde gréco-latin. Les pièces proviennent toutefois de toutes les zones géographiques du globe. Ainsi le fond égyptien est lui aussi l’un des plus fournis au monde, avec en pinacle la célèbre pierre de Rosette grâce à laquelle Champollion réussit à déchiffrer les hiéroglyphes, récupérée par les Anglais en 1802 après leur victoire sur Napoléon en Egypte. En outre, plusieurs statues colossales de pharaons et de leurs épouses sont exposées dans l’aile dédiée à l’Egypte antique. On peut citer notamment celle de Ramsès II ou encore d'Amenhotep III. La densité du fond égyptien, couvrant la totalité des dynasties ayant régné sur le Nil, est telle qu’on estime que seulement 4% des pièces sont exposées par le musée.

Nous avons évoqué la richesse des collections gréco-latines du musée. Parmi la myriade d’objets exceptionnels montrés au public, il convient de mentionner a minima les frises du Parthénon. Une salle entière est ainsi dédiée à l’exposition … de copies. En effet, les originaux ont été enlevés en 1993 et renvoyés en Grèce au nouveau musée de l’Acropole d’Athènes ouvert en 2009. Le point d’orgue d’une histoire mouvementée pour ces frises ; bombardées par les Vénitiens en 1687, puis cachées dans le tube (comprenez métro) londonien durant la Seconde Guerre mondiale.


Des vestiges du mausolée d'Halicarnasse. © CoupeFileArt

Néanmoins, les amateurs de merveilles antiques pourront se consoler avec les trésors du Mausolée d’Halicarnasse, ou bien la reconstruction probablement à l’identique du monument des Néréides, vestige lycien de l’empire perse achéménide de l’aube du IVe siècle avant notre ère.

On ne peut qu’encourager les intéressés à s’égarer dans la partie du département consacrée à l’empire néo-assyrien des VIIIe et IXe siècle avant J.-C. Des bas-reliefs issus principalement des palais d’Assurnasirpal II à Nimrud et d’Assurbanipal à Ninive se succèdent ainsi par dizaines sur les murs d’un palais reproduit à échelle réelle, et par lequel on accède via une porte monumentale flanquée de deux statues de taureaux ailés.


Les taureaux ailés, également appelés lamassu. © CoupeFileArt

Vous l’aurez compris, les collections du British Museum sont d’une richesse rare. Si nous avons choisi de vous donner un aperçu du département des Antiquités, ceux de l’Islam, de l’Afrique subsaharienne, des estampes asiatiques ou encore de l’Océanie valent évidemment le détour. Arrêtons-nous cependant une derrière fois sur une salle en particulier avant de boucler notre visite. L’aile de Sir Harry et Lady Djanogly est dédiée aux montres et horloges européennes, dont les premières datent du début du XIVe siècle. Les pièces montrées au public parmi les 4 500 et quelques appartenant au musée témoignent de l’ingéniosité et de l’originalité des artistes pour encadrer, ou fabriquer dans des matériaux insolites leurs productions.


Des pièces de la collection de montres et horloges. © CoupeFileArt

En raison de la crise sanitaire mondiale que nous traversons actuellement et au vu du confinement imposé par le gouvernement britannique, le musée est actuellement fermé au public pour une durée indéterminée. Cependant, le British Museum propose aux internautes une visite virtuelle extrêmement réussie de ses collections à travers le portail suivant : https://britishmuseum.withgoogle.com/. Vous savez désormais quoi faire pour échapper à la déprime et vous cultiver depuis votre canapé.


Antoine Bouchet

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