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Auguste Herbin, donner un sens à l'abstraction.

Auguste Herbin naît en 1882 dans la commune de Quiévy dans le Nord. Dès l’âge de 16 ans, il étudie à l’Académie des beaux-arts de Lille puis s’installe à Paris où il présente des toiles au Salon des Indépendants de 1906. Il est alors dans la mouvance post-impressionniste. Mais, après avoir rencontré Picasso et Braque, son style évolue et au Salon de 1910 il est exposé dans la même salle que Fernand Léger. Cependant, il ne réalisera ses premières toiles abstraites qu'en 1917.

Face à la fraîcheur de la critique, il se retire au Cateau-Cambrésis dans les années 1920. A partir de 1930, il se consacre à une peinture entièrement géométrique faite de formes simples en aplats de couleurs pures, alternant avec des formes ondulantes.


Symchromie en noir, exposée au Cateau-Cambrésis, est l’une des plus belles réalisations abstraites de l’artiste. Avec cette toile, "l’invisible devient de plus en plus visible en se dégageant de l’objet". La toile se présente comme un concert de couleurs extraites de la noirceur profonde du fond de manière aléatoire mais équilibrée, tourbillonnante mais ordonnée.



Symchromie en noir.

Huile sur toile, 1939, Auguste Herbin, musée Matisse







Au cours des années 40, Herbin invente un alphabet plastique : une méthode de composition qui part d'un répertoire de 26 couleurs, correspondant chacune à une lettre et à des formes géométriques, ainsi qu'à une sonorité. Par exemple, la lettre « i » est associée à un cercle et un triangle, à la couleur orange et à la note de musique ré. Ainsi, les peintures d'Herbin s'établissent à partir d'un mot qui donne son titre au tableau, selon des correspondances entre lettres, formes, couleurs et sonorités musicales.

En 1949, Herbin propose une composition autour de Napoléon, rare personnage historique figurant dans son « panthéon » personnel. Cette huile sur toile fut par le suite offerte par l’artiste au musée Matisse.


Napoléon. Huile sur toile, 1949, Auguste Herbin, musée Matisse

Cette même année, il présente son alphabet plastique à la galerie La Gentilhommière à Paris dans son livre L'Art non figuratif. L’ouvrage deviendra l'une des références majeures de la peinture abstraite de cette époque. La seconde génération d'artistes abstraits considère Herbin comme un maître et recueille son enseignement lors des conférences de l'Atelier d'art abstrait et lors du Salon des réalités nouvelles.

En 1953, il offre 24 œuvres à la Ville du Cateau-Cambrésis, qui constituent ainsi une deuxième collection pour le musée créé par Henri Matisse en 1952.


Charme, peinte en 1959 est l’une des dernières toiles de l’artiste. Paradigme de l’ensemble du talent d'Herbin qui nous a laissé une abstraction déchiffrable.


Charme. Huile sur toile, 1959, Auguste Herbin, musée Matisse.

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