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La Cathédrale Saint-Jean-Baptiste



Coupe-file continue son voyage à la découverte du patrimoine religieux lyonnais. Après avoir présenté la Basilique Notre-Dame de Fourvière, je vous propose aujourd’hui de pénétrer à l’intérieur de la Cathédrale Saint-Jean, siège épiscopal de l’archidiocèse de Lyon.

Située dans le cœur historique de la ville, au pied de la colline de Fourvière, la cathédrale est un élément absolument incontournable du patrimoine architectural et religieux lyonnais. Elle a été construite sur les ruines d’une ancienne église dont certains éléments sont encore visibles aujourd’hui et qui témoignent de la grandeur de l’histoire lyonnaise. La cathédrale porte également le titre de Primatial puisqu’en 1079, le Pape Grégoire VII accorde le titre de Primat des Gaules à l’évêque de Lyon, se rappelant l’importance de Lyon sous l’Empire romain.


Débutés dans les années 1180, les travaux ont duré 300 ans, notamment à cause de problèmes financiers. C’est donc dans les années 1480 que la Cathédrale sera achevée. Cette dernière est assez impressionnante de par ses dimensions : 79 mètres de long, 26 mètres de large, 32 mètres de haut (44 mètres si on ajoute les tours).


Petite histoire de la cathédrale : en 1245, elle accueille le 1er Concile de Lyon avec le Pape Innocent IV. En 1271, plus symbolique encore, elle abrite quelques restes du futur Saint-Louis après son décès lors d’une croisade. En 1600, elle est le lieu du mariage du roi Henri IV avec Marie de Médicis. Enfin, en 1805, elle reçoit en son sein Napoléon Ier. Elle est donc un témoin de premier ordre de l’histoire lyonnaise.

La longue durée des travaux a eu pour conséquences un mélange de styles architecturaux à savoir un doux mélange entre style roman et gothique, voir même gothique flamboyant. Je ne peux vous raconter les 300 ans de travaux, la liste serait beaucoup trop exhaustive, j’ai donc choisi quelques éléments qui je l’espère vous permettront d’avoir une vision la plus globale possible de la progression du chantier.


Au Milieu du XIII° siècle, toutes les verrières du chœur et les deux rosaces du transept sont en place. Entre la fin du XIII° et le premier tier du XIV° siècles, on construit les 4 dernières travées ainsi que la partie inférieure de la façade. A la fin du XIV°, on peut désormais apprécier de voir la rosace de la façade principale (8 m de diamètre), le clocher, et les voûtes des dernières travées. Au cours du XV° siècle, les tours et la partie haute de la façade sont finies et on ajoute des chapelles latérales à la Cathédrale.

La façade est composée de trois portails très décorés dont les piliers sont recouverts de médaillons. Elle est dotée d’un pignon triangulaire qui dépasse les deux tours de façade. Le parvis de la Cathédrale est en fait la place Saint-Jean située juste devant.

Le chevet est de style romain, il n’a donc pas d’arcs-boutants. Il comporte trois niveaux, facilement repérables quand on le regarde.


Nous savons tous combien l’histoire de France a pu être tragique et violente. La cathédrale n’a pas échappé à cette histoire. En effet -et pour ne citer que quelques dates- en 1562, au cœur des guerres de religion, les protestants décapitent les statues des Saints de la cathédrale et le jubé est détruit. Au XVIII° siècle, le chapitre décide de la destruction du trumeau du portail central pour faciliter le passage des processions. Pendant la Révolution, les conflits conduisent à nouveau à la destruction de certaines statues et du jubé encore une fois. Le chœur est restauré dans sa disposition médiévale en 1935 et en 1944, les conflits entraînent la destruction d’une partie des vitraux, les plus anciens ont heureusement été épargnés puisqu’ils ont été mis à l’abri. Celle qui pourrait être considérée comme le cœur religieux lyonnais a reçu la visite du Pape Jean-Paul II en 1986.

Classée monument historique depuis 1862, elle fait aussi partie du patrimoine mondial et fait partie du premier secteur sauvegardé de France depuis 1964.


Philippe Robert

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