Par Antoine Bouchet
Ce vendredi 8 mars se déroule la Journée internationale des droits des femmes. Créée par l’Organisation des Nations Unies en 1977, elle est célébrée chaque année depuis 1982 dans notre pays. Voici une sélection des activités culturelles proposées partout sur le territoire pour l'occasion.
À Aix-les-Bains, en Savoie, une visite guidée gratuite du centre historique intitulée « Aix et les femmes » est proposée par une conférencière du service Ville d’art et d’histoire. Elle évoque « les grandes femmes, célèbres ou anonymes, qui ont marqué le destin de la ville, en la construisant, en la faisant connaître ou en lui permettant d'évoluer ». Le rendez-vous a lieu à 16h30 place Maurice Mollard, devant l'Hôtel de Ville. Le parcours s'achève par une collation à 18h à la bibliothèque municipale Lamartine. L'occasion de poursuivre la journée avec une conférence – également gratuite – sur Lady Churchill et Lady Baldwin, qui sera donnée à 18h30 sur place, à la même bibliothèque. Respectivement présidente de la Young Women's Christian Association et Grande Croix de l'Empire britannique, ces deux épouses de premiers ministres anglais ont œuvré pour la cause des femmes au cours de leur vie.
En Avignon, dans le Vaucluse, l'agrégé de philosophie et journaliste au Canard Enchaîné Frédéric Pagès sera au Théâtre des Halles à 20 heures pour évoquer « Les femmes et la philosophie » au cours de l'Histoire. « Au banquet athénien, elles n’étaient pas là pour discourir, ni à l’église, pas davantage dans les académies savantes. Pour justifier cette exclusion, les philosophes ont développé, depuis l’Antiquité, un bêtisier misogyne. En contre-feu, quelques femmes lumineuses ont inventé des lieux où elles pouvaient occuper la scène sans offenser les règles. Au XVIIIᵉ siècle, dans toute l’Europe, les salons, animés généralement par des femmes, furent une pièce maîtresse des Lumières et de leur diffusion. Il faut attendre le XXᵉ siècle pour que brillent des grands noms tels qu’Hannah Arendt, Simone Weil, Simone de Beauvoir. Reste une question dérangeante : et si la philosophie restait une affaire d’hommes ? », indique le programme de l'événement, au tarif unique de 10 euros. Un musicien rythmera les conférences lors de courtes pauses, tandis qu'un échange est proposé au public à l'issue des représentations.
À Bègles, en Gironde, à proximité de Bordeaux, le théâtre Levain consacre l'entièreté du mois de mars à une programmation théâtrale composée uniquement d’artistes féminines. Une « conférence gesticulée », intitulée « Souvent femme jaillit », de la bordelaise Valérie Duchaillut, est donnée ce vendredi 8 mars à 20h30. Le spectacle célèbre la liberté de la femme de disposer de son corps et lutte pour la défaire des principes établis par le patriarcat. Références historiques, extraits de littérature et repères historiques servent le propos de Valérie Duchaillut, auparavant communicante dans la culture et pour les collectivités territoriales. L'accès coûte 13 euros.
À Colmar, dans le Haut-Rhin, l’ancienne douane du Koïfhus accueille un spectacle de danse à partir de 16h30. Créé par la Compagnie du Grenier spécialement pour l’occasion, il a pour thème le cycle menstruel féminin. Une conférence donnée par Aude Ballant, créatrice des culottes menstruelles Bonne semaine, succède à la représentation. À noter que l'entrée est libre.
À Concarneau, dans le Finistère, le thriller psychologique Gaslight, réalisé en 1944 par George Cukor, est projeté au cinéville à 20h. L’intrigue suit l’enquête d’un féminicide dans laquelle Ingrid Bergman campe un personnage prépondérant. S’ensuivra une discussion avec Hélène Frappat autour de son livre Gaslighting, ou l’art de faire taire les femmes. L’événement est organisé par Expressions plurielles, Grand Écran et la librairie Albertine. Il est ouvert à tous les publics.
À Lyon, dans le Rhône, un spectacle de théâtre contemporain, «Sirène», est présenté par la compagnie Sept Epées à la Maison des associations dans le IVᵉ arrondissement. Il relate l’histoire d’une mère de famille aux prises avec la petite sirène d’Andersen. La pièce suit le parcours d’une petite sirène pleine de désirs, aux portes du monde adulte. « Et si on suivait cette adolescente dans ses fantasmes, ses rêves d’amour et d’aventures ? », propose le programme. Le spectacle, accessible aux plus de douze ans, commence à 19h30 et est gratuit pour tous.
À Marseille, dans les Bouches-du-Rhône, rendez-vous au Centre municipal d’animation Estaque Riaux pour une exposition de portraits de femmes en lien avec l’immigration et l’empowerment. Des photos d’archives, documents audio, témoignages et paroles d’adolescentes sur le regard des femmes sont présentés au public.
À Paris, Coupe-File Art vous propose de vous rendre à la Maison Européenne de la Photographie (MEP) pour découvrir l'œuvre d’Annie Ernaux avec Extérieurs. Depuis le 28 février, les écrits de la prix Nobel de littérature, notamment ceux de son livre Journal du dehors, dialoguent avec près de 150 clichés provenant de la collection de la MEP. Vous pouvez aussi profiter de votre passage pour déambuler au milieu des 150 tirages de la collection personnelle de Lisa Fonssagrives-Penn, première icône de mode au XXᵉ siècle. Comptez 14 euros pour accéder aux expositions.
À Roubaix, dans le Nord, une visite guidée semblable à celle proposée à Aix-les-Bains se déroule de 17h30 à 18h. Femme Femme Femme ! part à la rencontre des ouvrières, artistes, résistantes, militantes, femmes d’industriels, femmes du monde, et femmes immigrées roubaisiennes d’hier et d’aujourd’hui. Le tracé comporte un passage par la bibliothèque de l’Ensait, construite en 1881 et inventoriée aux monuments historiques. L’entrée est à 8 euros pour les pleins tarifs.
Enfin, si vous vivez sur l’île de la Réunion, le théâtre Lucet Langenier situé à Saint-Pierre dévoile «Fanm Mèm» à 20h. L’entrée est à 10 euros pour ce spectacle interprété par six femmes. Celles-ci « unissent leurs chants, leurs voix et leurs différences ; pour un soir, elles vont faire converger leurs univers particuliers à entonner du séga, à marteler du maloya, à conjuguer au présent les souvenirs du tan lontan où se vivre femme exigeait des actes de courage au quotidien », promet le site du théâtre. Des huiles du peintre Charly Lesquelin sont accrochés en toile de fond du spectacle. Durant le concert, les artistes prendront le temps de rendre hommage à Françoise Guimbert dite « Tantine Zaza », pionnière locale du féminisme décédée en 2022. En 2024, le thème du 8 mars est « Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme ». Il se décline en cinq axes : « Investir en faveur des femmes : une question de droits humains », « Mettre fin à la pauvreté », « Mettre en œuvre un financement tenant compte du genre », « Passer à une économie verte et une société de soins » et enfin « Soutenir les agents de changement féministes ».