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« L’Instant d’avant » de Dayron Gonzalez à la Galerie Olivier Waltman



La Galerie Olivier Waltman, située dans le Marais au 16 rue du Perche, présente jusqu'au 31 décembre 2022 le travail de Dayron Gonzalez, figure éminente de la jeune scène artistique cubaine. « L’Instant d’avant » est l’occasion pour le peintre de montrer pour la toute première fois ses œuvres en France.

Dayron Gonzalez devant l'une de ses toiles

© Dayron Gonzalez



Né en 1982 à La Havane, Dayron Gonzalez étudie le dessin industriel à l’Instituto Superior de Diseño Industrial de Cuba (de 2000 à 2001) avant d’entrer à la Real Academia de Bellas Artes de San Alejandro (en 2007). Durant ces années, les élèves manquent cruellement d’outils pour peindre et peinent à trouver de la peinture à l’huile. Pour contourner cet obstacle matériel, Dayron Gonzalez, encore étudiant, use de stratagèmes et recourt à d’autres moyens plastiques – comme le crayon ou le fusain – pour produire des œuvres sur papier.


À l’âge de 27 ans, il quitte son île natale pour s’installer à Miami où vit son père. Là-bas, il parvient à se doter des moyens nécessaires pour servir son dessein et s'accomplir pleinement en tant qu'artiste. La frustration qu’il a connue durant ses années d’études prend la forme d’une revanche qui crée chez lui l’envie d’utiliser abondamment la peinture, jusqu’à saturer la surface de ses toiles.

Dayron Gonzalez, Portrait of a Blonde Girl, 2019

Huile sur toile, 89 x 91 cm

© Galerie Olivier Waltman


Se revendiquant peintre de la psychologie et du comportement humain, Dayron Gonzalez s’interroge sur la manière dont le passé peut déterminer une personne. Il confie être de ceux qui pensent que le temps nous définit en grande partie et que nous sommes fils de ce que nous avons vécu. Le titre de l’exposition, « L’Instant d’avant », traduit d’ailleurs le défi que se propose de relever l’artiste : capturer et reproduire sur la toile différentes temporalités.


En plus d’être un élément récurrent de sa pratique picturale, les effets de matière deviennent rapidement l’objet de son discours : les couches de couleurs se superposent et s’accumulent, créant des empâtements, sortes d'analogies visuelles du temps qui passe et s'empile. Non sans violence, l’intervention de cette peinture généreuse et intense vient également distordre et déformer les visages, rappelant les figures torturées et quasi abstraites du célèbre artiste britannique Francis Bacon.


À gauche : Dayron Gonzalez, Untitled II, 2017

Huile sur toile, 51 x 41 cm

© Galerie Olivier Waltman


À droite : Francis Bacon, Étude pour le portrait de George Dyer, vers 1969


Son modus operandi est toujours le même : il traque les images – dans la rue, dans les journaux ou sur Internet –, se les approprie et les recompose. Il les arrache à leur contexte d’origine, les déracine, pour recréer des histoires au moyen de quelques coups de pinceaux. Obstrués, les visages des individus que Dayron Gonzalez portraiture ne sont plus reconnaissables : pour l’artiste, la part la plus importante d’une personne est intérieure et donc invisible. Cet anonymat offre au spectateur de quoi réfléchir et le laisse libre de trouver ses propres résonances.


Dayron Gonzalez, White collar, 2019

Huile sur toile, 177 x 230 cm

© Galerie Olivier Waltman


Mi-abstraites, mi-figuratives, les toiles de Dayron Gonzalez rendent manifeste la tension entre apparence physique et psyché humaine. Elles confrontent le réalisme du décor et des corps à l’imprécision des visages, rendus flous par l’étirement de la peinture. Cette dichotomie permet à l’artiste de mettre en image une réflexion qui lui est chère et qui s’annonce comme un aphorisme : on ne connaît jamais réellement autrui.

 

19 novembre - 31 décembre 2022

Galerie Olivier Waltman

16, rue du Perche

75003 Paris


Horaires :

Du mardi au samedi

de 11h à 19h



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