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Robert Combas chante Sète et Georges Brassens


Ce mois d’octobre est un peu particulier pour les amoureux de la poésie. Il célèbre la naissance de deux monuments de la langue française, deux magiciens du verbe… Le premier est né le 30 octobre 1871 ; le second, le 22 octobre 1921. Autre coïncidence : c’est dans la même ville, à Sète, que les cigognes ont choisi de déposer nos deux chérubins. En cette année 2021, Paul Valéry aurait eu cent-cinquante ans et Georges Brassens serait centenaire. Valéry-Brassens, le trait d’union entre ces deux amants du Parnasse est formé par l’artiste contemporain Robert Combas. C’est au-dessus du cimetière où repose le premier – le fameux Cimetière marin – que le peintre emblématique de la « figuration libre » rend un bel hommage au second : Robert Combas chante Sète et Georges Brassens.



Jusqu’au 31 décembre 2021 et dans le cadre du centenaire Brassens, Robert Combas investit les cimaises du Musée Paul Valéry avec une série d’œuvres réalisées entre 1992, à l’occasion d’une première exposition intitulée La Mauvaise Réputation, et aujourd’hui. À travers d’imposants tableaux-chansons, l’artiste interprète quelques grands classiques du chanteur sétois. Brave Margot, Le Gorille, Pauvre Martin ou encore Les Amoureux des Bancs publics sont vite identifiés parmi la foule de protagonistes dépeints. À l’instar des chansons de Brassens, ses toiles sont d’un esprit tantôt hardi et grivois, tantôt d’une délicatesse émouvante. Ainsi les gaillardises de Fernande côtoient tout naturellement la poésie de Dans l’eau de la claire fontaine


Robert Combas, Les Amoureux des bancs publics, 1992, acrylique sur toile, collection privée, Düsseldorf (détail) © MG

Avec le personnage brassénien, Combas partage la liberté et le ton parfois provocateur mais toujours avec légèreté. Son art se veut avant tout populaire et spontané, si bien qu’il n’hésite pas, devant les journalistes, à sortir un feutre de sa poche pour ajouter quelques corrections à main levée à l’une de ses toiles, en déclarant un inattendu : « Tiens j’avais oublié un petit quelque chose ! ».


Robert Combas, Dans l'eau de la claire fontaine, 1992, acrylique sur toile, collection musée Paul Valéry, Sète (détail) © MG

La figuration libre

Au début des années 1980, naît la « Figuration libre » avec un groupe d’artistes investis d’une rage créatrice et tournant le dos à l’art minimaliste et conceptuel. Les productions de Combas, des frères Di Rosa, de Rémi Blanchard ou encore de François Boisrond mêlent alors toutes sortes d’inspirations, de l’art brut à la culture pop. Très colorées, avec un trait parfois « naïf » et un humour décalé, elles rappellent par certains aspects la bande dessinée et les graffiti.


Malgré son rôle incontestable dans la création du mouvement, Robert Combas se défend de toute catégorisation. Comme l’écrivait Bernard Marcadé en 1991 : « De la Figuration libre, il ne conserve que l’épithète libre ». Sa peinture est avant tout sincère et instinctive. Il peint avec frénésie, généralement plusieurs toiles en même temps.


À Sète, le nom de Combas est connu des habitants. Pourtant né à Lyon, en 1957, il entretient avec "l'île singulière" un rapport particulier. Le patrimoine maritime de la ville, son patois chantant et ses traditions locales sont indissociables de son œuvre.

En 2021, à l’occasion du centenaire Brassens, il a complété sa production-hommage par une série de portraits du chanteur méditerranéen. Outre les moustaches et la pipe, il nous dévoile sa propre vision du grand Georges : c’est un Brassens haut en couleurs, rythmé, et intemporel, en somme un Brassens éternel… Joyeux anniversaire Georges !


Robert Combas, Entouré de fêtards, Georges sérieusement fumeur de pipe, 2021, encre et peinture acrylique sur papier, collection de l'artiste © MG

Margaux Granier-Weber

 

"Robert Combas chante Sète et Georges Brassens"

Musée Paul Valéry, Sète

du 8 octobre au 31 décembre 2021.




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