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Rome - la Cité et l'empire

Dix ans. Dix ans déjà que le Louvre-Lens est sorti de terre, le 4 décembre 2012. Lié à son grand frère parisien par une convention scientifique et culturelle, l’établissement s’inscrit dans la volonté gouvernementale de décentraliser les musées français jugés trop concentrés dans la capitale et ainsi d’ouvrir l’art au plus grand nombre. Plusieurs événements permettent au Louvre-Lens de célébrer le passage de cette première décennie. L’exposition Rome, la Cité et L’empire ainsi que l’installation temporaire du fameux Scribe accroupi, en font notamment partie.


Début de l'exposition. ©Laurent Lamacz

Comment illustrer de la plus belle manière les liens qui unissent le Louvre-Lens à son homologue parisien ? En hébergeant par exemple les pièces habituellement exposées dans les salles romaines du musée, actuellement en travaux. A travers l’exposition Rome, la Cité et L’empire, le site du Nord offre à ses visiteurs un panel incomparable de plus de 400 œuvres témoignant de la civilisation romaine du deuxième siècle avant notre ère au début du quatrième après J-C. Surtout, c’est la première fois qu’autant de pièces du département des Antiquités sont prêtées conjointement à un même musée. Issue de grandes collections privées italiennes, cette collection ne résulte donc pas de fouilles archéologiques mais rend compte des goûts esthétiques et d’une certaine vision de la Rome antique à l’époque moderne. Comme le rappelle Marie Lavandier, directrice du musée du Louvre-Lens, “une attention particulière est portée à la Gaule Belgique, grâce à de nombreux prêts des musées des Hauts-de-France”. Construit sur le site de l’ancienne fosse n°9 des mines de la ville de Lens, le musée a à cœur de se faire écho du patrimoine régional. Abbeville, Amiens, Arras, Avesnes-sur-Helpe, Berck-sur-Mer, Bavay, Boulogne-sur-Mer, Douai, Lille, Soissons et Valenciennes ont ainsi contribué à l’exposition.


Tête d’Auguste portant la couronne de chêne. © RMN-Grand Palais (musée du Louvre)

Cette participation des établissements de la région au corpus d'œuvres fait écho au sujet même de l’exposition. Rome, la Cité et L’empire s’attache en effet à démontrer le rôle actif des citoyens dans la constitution de l’empire. Celui-ci n’était pas uniquement régi par Rome qui administrait avec une conception verticale du pouvoir l’ensemble de ses provinces. Au contraire, les habitants de l’empire partageaient une culture et un mode de vie communs. C’est au milieu du premier siècle avant J-C que Jules César conquiert la Gaule Belgique, également appelée Gaule Belgique. Entre 58 et 51, la région est progressivement à la République romaine. La vie d’un citoyen romain du nord de la France est évoquée à travers plusieurs oeuvres prêtées par des musées locaux, parmi lesquelles on peut citer la dédicace d’un proscaenium par Lucius Magius Secundus. Cette pierre sur laquelle est gravée une dédicace a été découverte en 1850 à Nizy-le-Comte et est depuis conservée au musée municipal de Soissons. Elle atteste du don réalisé par un citoyen romain au théâtre d’une ville alors située entre Reims et Bavay. La pierre devait certainement garnir la façade de la scène du bâtiment.


Enduit peint : Melpomène. © RMN - Grand Palais (Musée du Louvre) / Hervé Lewandowski

Toujours dans la démarche d’ouverture chère au Louvre-Lens, l’exposition se veut accessible à tous jusque dans sa muséographie. Ainsi, le parcours débute par des rappels géographiques élémentaires sur le monde romain, auxquels succèdent une brève histoire de la fin de la République et du développement de l’Empire jusqu’à son apogée à la fin du IIe siècle. Le visiteur déambule alors dans plusieurs salles qui évoquent l’architecture romaine, à travers une présentation de certaines œuvres en demi-cercle similaire à un théâtre, ou des arcades dessinées aux murs. Et pour ceux qui souhaitent se replonger encore davantage deux mille ans en arrière, le musée propose des visites guidées en tenue d’époque. L’immersion continue même au-dehors, le long de tentes de légionnaires sous lesquelles des associations de passionnés de la Rome antique expliquent aussi bien le paquetage d’un militaire, la cuisine romaine ou encore ce que nos jardiniers doivent aux Romains.


Le Scribe accroupi exposé sous le Pavillon de verre. ©Coupe File Art - Antoine Bouchet

En parallèle de l’exposition, le musée accueille le Scribe accroupi. Cette statue réalisée il y a plus de 4500 ans est devenue célèbre par la force de son regard. Fait de cristal de roche poli, il donne au personnage, un notable dont on ne sait rien, une humanité et une expression toujours aussi vive aujourd’hui. Installée dans la Galerie du temps, qui rassemble les collections permanentes du musée, puis dans une salle dédiée sous le Pavillon de verre, l'œuvre rejoindra l’exposition Champollion, la voie des hiéroglyphes à compter du 28 septembre jusqu’au 16 janvier 2023. Qui de plus idoine que le Scribe accroupi pour relier les différentes expositions qui jalonnent l’année anniversaire du musée, et en assurer la pérennité pour les siècles à venir ?


Antoine Bouchet

 

Rome, la Cité et L'empire

6 avril au 25 juillet 2022

Musée du Louvre-Lens

99 Rue Paul Bert, 62300 Lens

Tarif d'entrée : 11€ (gratuit pour les moins de 18 ans)

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